Nous avons réalisé ce blog dans le but d'y développé nos Travaux Personnels Encadrés au sujet de l'avortement. Nous vous invitons donc, à travers notre travail, à suivre cette lutte qu'a été l'obtention de ce droit.
Plan
I.
L'avortement, un crime
a)
Avortements interdits puis reconnus comme un crime d’État
b)
Avortements exercés clandestinement
c)
Développement de la contraception : Loi Neuwirth
II.
Dépénalisation du droit à l'avortement
a)
Développement de manifestations et de mouvements féministes
b)
Les opposants
c)
La loi Veil
III.
Un droit acquis
a)
L'avortement après la loi Veil
b)
Nouvelles techniques médicales
c)
Evolution des mentalités
Introduction
Toute femme qui ne veut pas poursuivre une grossesse peut demander à un médecin l'interruption de sa grossesse, qu'elle soit majeure ou mineure, française ou étrangère. L'IVG est un droit garanti par la loi qui peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 12e semaine.
De
l'antiquité à nos jours, l'avortement fut un sujet donnant lieu à
de multiples débats.
En effet, une lutte a été menée pour obtenir ce droit.
Comment l'avortement est-il donc passé d'un
crime à un droit ? Dans un premier temps,
nous évoquerons l'avortement et son statut criminel. Ensuite nous
verrons comment il a finalement été dépénalisé et enfin nous
montrerons qu'en est-il de ce droit acquis. Nos recherches se
baseront sur l’étude de l'historique de la loi, témoignages ainsi que sur des
événements historiques sociétales.
I. L'avortement, un crime
a)
Avortement interdit puis reconnu comme un crime d’État
En France,
l'avortement a longtemps été pénalisé, passible des travaux
forcés à perpétuité, voire de la peine de mort.
En 1810, selon l'article 317 du code pénal, l'avortement est un crime passible de la Cour d'assises. Les femmes avortant vont en prison pendant un an à cinq ans ainsi que l’avorteur. Le médecin faisant l'avortement peut se voir punir d'une amende et d'une interdiction d'exercer d'au moins cinq ans.
Le 21 juillet 1920, la IIIe République vote (par 521 députés contre 55) une loi interdisant la contraception et l’avortement, puni de 10 ans de prison et d’une forte amende. Ainsi la publicité pour la contraception devient passible de 6 mois de prison. La loi interdit également la formation à la contraception dans les études médicales. De plus le gouvernement doit faire face à la première Guerre mondiale, il a donc besoin de soldats pour défendre le pays (l’objectif du gouvernement est uniquement démographique).
Le 27 mars 1923, le code pénal fait de l'avortement un délit, afin de mieux poursuivre les médecins pratiquant l’avortement et les avortées devant les cours d'assises.
Le 15 février 1942, le gouvernement de Vichy fait de l’avortement un « crime contre l’État » passible de la peine de mort.
b)
Avortements exercés clandestinement
Avant la législation de l'IVG, l'acte était clandestin. Ainsi, il était pratiqué dans de mauvaises conditions, sans hygiène. Ce travail était effectué sur des femmes voulant absolument se débarrasser de leur grossesse et par des personnes dépourvues de toutes compétences et de tout diplôme : les faiseuses d'anges.
Les
procédés mécaniques utilisés étaient les suivants : des coups
sur l'abdomen, massages violents abdominaux pour faire descendre
l'utérus. Il y avait également l'utilisation de divers instruments
pour perforer les membranes : aiguilles à tricoter, tringle de
rideaux, fil de fer, pointes de ciseaux… Ces méthodes avaient
comme conséquences des blessures du vagin et du col de l'utérus.
Les
avortés mouraient très souvent dans des conditions et des
souffrances terribles. Ces décès étaient le plus souvent liés à
des infections, des perforations, ou parfois à un choc.
Nom :
Marie-Louise GIRAUD
Pseudonyme : La faiseuse d’anges
Victime :
Fœtus (êtres vivants selon le gouvernement de Vichy)
Lieux : Cherbourg (France)
Dates des faits :
De 1940 à 1942
Procédé : Avortements
Mobile :
Appât du gain
Exécution : Guillotinée le 30 juillet 1943
Issue d’une famille pauvre, elle est mariée à un marin avec lequel elle a deux enfants. Elle a exercé différents métiers : domestique, femme de ménage, puis blanchisseuse. Mais parallèlement elle s’est lancée dans d’autres activités lucratives. En effet, depuis le début de la guerre, elle est en contact avec les milieux de la prostitution cherbourgeoise. Elle loue des chambres de passe aux prostituées. Ce premier trafic n’est pas celui que lui reproche le tribunal. Marie-Louise Giraud est très vite devenue une avorteuse appréciée. Du fait de la guerre, de la séparation des couples, des privations alimentaires, les grossesses se font moins désirées et les avortements clandestins plus nombreux. Tout d’abord, elle pratiquait, de manière bénévole, des techniques d’avortement apprises ça et là. Mais les occasions se multipliant, elle a rendu ses services payants et, dès lors, s’est lancée dans un véritable commerce, extrêmement fructueux. En janvier 1942, un de ces avortements tourne mal et la jeune femme avortée meurt de septicémie (infection). Le 15 février de la même année, le régime de Vichy promulgue une loi faisant de l’avortement un crime contre la sûreté de l’État et le punissant de la peine de mort. En octobre 1942, Marie-Louise est dénoncée dans une lettre anonyme et arrêtée. Puis le 30 juillet 1943, accusée de 26 avortements, elle est guillotinée. Ce sera la dernière femme en France à subir la peine capitale.
Témoignage :
Un
homme nous a fait part de son témoignage. Celui-ci a perdu sa mère en 1963 suite à un avortement clandestin. Elle avait 28 ans. Elle ne souhaitait pas de quatrième enfant car le père étant trop absent, elle ne voulait pas un enfant de plus à charge. Sa voisine lui a donc donné un comprimé pour avorter mais la jeune femme décède quelques minutes après d'une hémorragie interne..
Evolution
du devenir des grossesses en France entre 1965 et 2000
Nous avons pu constaté au cours de nos recherches que les avortements clandestins ont toujours été présents. Dans les années trente, on compte 20.000 à 60.000 décès par an, mais malgré ces chiffres effarants, cette pratique se poursuit. En effet, nous remarquons sur ce graphique qu'en 1965 le nombre d'avortements clandestins
pratiqués était estimé à plus de 200 000. Malgré l'adoption de
la loi Veil en 1975 et la dangerosité de sa pratique, son nombre reste très
important, par exemple en
1980 il était de l'ordre de 90 000.
c) Développement de la contraception : Loi Neuwirth
Le 28 décembre 1967, après avoir repoussé onze propositions de loi successives en dix ans, l’Assemblée Nationale adopte la loi proposée par le député Lucien Neuwirth, qui autorise la contraception, abrogeant la loi de 1920. Les débats ont été violents entre partisans et adversaires de l’usage de la pilule contraceptive.
La contraception est donc autorisée en France, mais la publicité en reste interdite sauf dans les revues médicales. Il faudra encore attendre 1972 pour qu’un décret réglemente la fabrication et la prescription des contraceptifs.
Avec la commercialisation de la pilule (inventée depuis 1956), les femmes détiennent enfin le droit de choisir. Maternité rime maintenant avec liberté.
II. Dépénalisation du droit à l'avortement
a)
Développement de manifestations et de mouvements
féministes
Des mouvements féministes se développent, militant pour l'émancipation des femmes et en particulier leur droit à disposer de leur corps (discours d'Antoinette Fouque). L'IVG devient un l'un des points importants du combat féministe.
La dépénalisation du droit à l’avortement votée par l’assemblée nationale en 1975 ne s’est acquise que par une lutte acharnée des mouvements féministes mobilisés à cette époque notamment autour du MLF : le Mouvement de libération de la Femme et du MLAC : Mouvement pour la libération de l’avortement et de la Contraception.
- Le MLF est un mouvement féministe français crée dans les années 70, il regroupe des jeunes femmes qui veulent défendre l'intérêt de la femme au sein de la société. La véritable naissance du MLF se fait le 26 août 1970 à la suite d'une réunion de femmes qui ont déposé une gerbe sur la tombe du "soldat inconnu", dénonçant ainsi le manque de prise en considération des femmes. Elles seront toutes arrêtées par la police. Cette action donnera alors naissance au Mouvement de Libération de la Femme. Un mouvement caractérisé par le manque de hiérarchie, aucun leader n'est à sa tête. Il est constitué de plusieurs groupes de différentes tendances politiques, philosophiques ou sociologiques. Selon les membres, la femme n’est pas suffisamment entendue au sein de la société, bien qu’elle obtienne de plus en plus de droits, au fil du temps. La presse et l’édition seront leurs principaux moyens de communication, pour faire entendre leurs revendications. Très vite, le mouvement prendra de l’ampleur, notamment grâce à Antoinette Fouque, Simone de Beauvoir ou encore, Christine Delphy. Les actions de chaque groupe tourneront autour de la protection de la femme, de la lutte pour ses droits, notamment pour l'avortement.Le MLF a pour slogan : «Un enfant, si je veux, quand je veux.»
- La deuxième plus importante organisation est le MLAC. Crée en avril 1973, il revendique la libéralisation de l'avortement et son remboursement par la Sécurité Sociale. En un an, le mouvement se développe, de plus en plus de centres du MLAC s'ouvrent, avec à sa tête des femmes qui le plus souvent ne font pas partie du corps médical. Elles accueillent des femmes, les aident, et les informent sur la contraception. La méthode Karman (aspiration du fœtus, moins nocive que le curetage) est utilisée dans ces centres, mais ce sont encore des avortements illégaux. L'organisation va même jusqu'à voir les médecins pour les Convaincre de leur enseigner cette méthode. Elles organisent également des voyages, par exemple vers les Pays-Bas ou l'Angleterre, là où la loi de l'avortement a déjà été votée ; ainsi le nombre de françaises à avoir avorté en Angleterre est passé de 12 000 en 1971 à 35 300 en 1973 et jusqu'à 36 400 en 1974.
- La CADAC (coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception) a été créée en 1990, à l'initiative du groupe femmes "Elles sont pour". Elle regroupe associations, syndicats et partis politiques sur le constat que, malgré la loi Veil (1975) conquise par la lutte des femmes, l'avortement reste menacé. Lutter pour que les droits des femmes à disposer de leur corps soient respectés est la mission principale de cette association.
- Le Planning Familial a été créée en 1956 sous le nom de "La maternité heureuse". Il s'agit d'un mouvement militant qui prend en compte toutes les sexualités, défend le droit à la contraception, à l’avortement et à l’éducation à la sexualité. Il dénonce et combat toutes les formes de violences, lutte contre le SIDA et les IST, contre toutes les formes de discrimination et contre les inégalités sociales.
Manifeste
des 343 salopes
Le
manifeste des 343 salopes est une pétition française qui fut publié
le 5 avril 1971 dans le numéro 334 du magazine « Le Nouvel
Observateur ». Ce sont 343 françaises qui ont eu le courage de
signer cette pétition pour avouer qu'elles se sont fais avorter.
Mais en signant cette pétition elles savaient qu'elles auraient pu
être emprisonnées. Cette manifestation est en effet un appel pour
dépénalisé l'avortement, pour qu'il devienne légal. Simone de
Beauvoir l'a rédigé et a ensuite récolté 343 signatures. Cette
pétition a inspiré en 1973 un manifeste des 331 médecins pour la
liberté de l'avortement. Ils obtiendront gain de cause en 1975.
Manifeste
des 331
Après le « Manifeste des 343 avortées » qui reconnaissent avoir eut recours à l’avortement, auquel s’étaient déjà joints 252 médecins, le « Manifeste des 331 » est rédigé par 331 médecins qui demandent leur inculpation pour avoir pratiqué des avortements. “Décider si l’avortement est ou non un crime du ressort de la liberté individuelle, écrivent-ils”.
b) Les opposants
b)
Les opposants
Les
opposants sont prêts à tout pour empêcher les femmes d’avorter.
Les
actions, généralement attribuées à l'association anti-avortement
Trêve
de Dieu,
consistaient, pour les membres des «commandos», à
s’enchaîner à l’aide de menottes
ou d’antivols de moto,
à l’intérieur du bloc opératoire d’un établissement
pratiquant des avortements dans le but d’en bloquer le
fonctionnement. Ces actions ont été appelées par leurs auteurs des
«sauvetages».
Ils
saccagent
le matériel,
s'enchaînent
et distribuent des tracts
sur papier glacé, signés " Opération
sauvetage
". Très discrets sur leur organisation, ils ne se réclament
d'aucune association.
«SOS
tout-petits»,
créé en 1986 par le Dr Xavier Dor, a rassemblé
des anti-ivg dans des halls d’entrée d’établissements médicaux
pratiquant l’avortement, ils y restaient plusieurs heures en priants, sans
en bloquer l’accès, puis quittaient volontairement les lieux. (Xavier
Dor, médecin embryologiste au CHU de la Pitié Salpêtrière.)
"Cri
silencieux",
est le titre de l'horrible film
du Dr Nathanson, qui, savamment monté, prétend montrer un
avortement sous échographie : on
y voit un fœtus se tortiller sous les coups d'un scalpel.
Les
mouvements anti-IVG les plus importants reçoivent le
soutien financier de groupes américains
tels que : Rescue
(dont certains militants ont participé en France à des actions «
commando ») et National
Right to Life,
une organisation puissante aux États-Unis.
«Opération
Sauvetage»
est étroitement liée à une association dont le siège est à
Puteaux (Hauts-de-Seine).
«La
Trêve
de Dieu»,
fondée lors de la visite du pape, en 1988. Sa
présidente, Claire Fontana, femme d'un ancien diplomate, a participé
à plusieurs actions « commando ».
La
Trêve de Dieu
réunit des catholiques traditionnels, des protestants mais surtout
des évangélistes.
Les
religions s’opposant à L’IVG
- Le Catholicisme
Pour la religion
catholique, l’avortement est un acte grave.
Le concile
Vatican II affirme que l’avortement est un crime abominable parce que Dieu a
donné aux hommes la vie et qu’ils abusent de cette confiance en devenant les
tueurs de ceux dont ils sont appelés à être les protecteurs. Cette religion
prévoie l'excommunication pour ceux qui pratiquent ou se font avorter. Ils sont
exclus automatiquement de la religion du simple fait que l'acte a été commis,
sans que l'autorité religieuse ait à se prononcer.
Cette peine
n'est pas exécutée dans les cas où la volonté n'est « pas libre » (personne
mineure, privée de raison, cas de légitime défense, contrainte ou ignorance)
- L'Islam
La religion
Musulmane considère l'avortement comme un crime mais l'acte est autorisé avant
4 mois de grossesse là où "l'esprit de l'enfant pénètre dans son corps". Cette religion accepte l'avortement seulement si : la mère est en
danger de mort,
le fœtus
présente des malformations sévères, la mère a déjà subi plusieurs interventions
chirurgicales et si la grossesse présente un danger pour la mère. Par contre, certains chefs
religieux comme Abdul Haroon Assen s'opposent catégoriquement à
l’avortement dans les cas de viol ou d’inceste.
- Le Judaïsme
Les juifs
traditionalistes s'opposent à l'avortement, sauf si la santé de la mère est
fragile, tandis que les juifs libéraux sont plus souples en ce qui concerne les
raisons qui amènent les femmes à avorter. Le Judaïsme libéral accepte l'avortement, lorsque la vie de la femme est menacée, mais aussi quand la grossesse provient d'un viol ou d'un inceste. Il est également possible lorsque par des tests génétiques montrant que l'enfant à naître aura une maladie grave ou fortement handicapante et que les parents pensent que cette naissance leur créera une situation impossible à gérer.
c)
La Loi Veil
La loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, dite loi Veil, est une loi encadrant une dépénalisation de l'avortement en France. Elle a été préparée par Simone Veil, ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.
Le
vote de cette loi est précédé par certains événement :
- Légalisation de la contraception 1967
- Manifeste des 343 1971
- Procès de Bobigny 1972
- Manifeste des 331 1973
Simone
Veil est chargée de préparer le projet de la loi. Le vote à
l'Assemblée nationale à fait l'objet de nombreux débats
mouvementés.
Déclaration de Simone Veil
«Je le dis avec toute ma conviction : l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu'il perde ce caractère d'exception, sans que la société paraisse l'encourager ? Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme - Je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes.»
La
loi est adoptée grâce aux votes de la plupart des députés des
parties gauche et du centre, malgré l'opposition d'assez nombreux
députés de la droite. Promulguée le 17 janvier 1975, la loi Veil
dépénalise l'avortement dans certaines conditions et vient
compléter la loi Neuwirth qui légalisait la contraception en 1972.
Contenu de la loi
Avec la loi Veil, l'Interruption Médicale de Grossesse (IMG) peut être désormais pratiquée selon des conditions particulières et bien définies :
- Volonté de la mère
- Autorisation d'experts
- Pas d'autres alternatives
La
Loi Veil légalise également l'Interruption Volontaire de Grossesse
(IVG) :
Cependant
il ne faut pas confondre l'IMG et l'IVG, cette dernière étant
pratiquée sous l'unique volonté de la mère dans un délai en
France de 14 semaines d'aménorrhées (soit 14 semaines depuis le
premier jour des dernières règles, à ne pas confondre avec les
semaines de grossesses dont le délai est à présent porté à 12).
Alors que l'IMG n'a pas de limites dans le temps et peut être
pratiquée à tout instant de la grossesse dans le cas de
malformations graves du fœtus ou encore en cas de danger vital pour
la mère.
III. Un droit acquis
a)
L'avortement après la Loi Veil
Evolution du nombre d'avortement en France
Evolution du nombre d'avortement en France
Nous constatons sur ce graphique que le nombre d'avortements a considérablement augmenté après la proclamation de la loi Veil en 1975.
La loi Veil : 40 ans après son adoption, le nombre d'avortements n'a pas diminué mais les raisons de le pratiquer ont changés. Le recours à l’IVG en France concerne aujourd’hui près de 6 grossesses non désirées sur 10, contre 4 seulement depuis l'adoption de la loi Veil en 1975. Cependant, le nombre global d'IVG connaît une relative stabilisation et oscille autour de 200 000 par an.
Le recours à l'IVG ne concerne pas un certain type de femmes. En France, 1 femme sur 3 est concernée pas l'avortement, le recours à une IVG ne dépend ni du milieux social ni de la tranche d'âge à laquelle la femme appartient, bien au contraire. Il y a néanmoins certains aspects qui sont plus souvent associés à l'avortement.
Toute
société instaure des normes (qui évoluent entre les époques et
les pays) en matière de maternité et de paternité.
Ces
normes ainsi ancrées dans notre société actuelle, valorisent chez
nous le fait d'avoir un enfant dans de bonnes circonstances :
c'est à dire ne pas être trop âgé mais ne pas être trop jeune
pour autant, avoir de bonnes conditions financières pour que les
conditions matérielles soient favorables à l’accueil de l'enfant.
En temps normal, si une femme ne détient pas ces conditions là elle
aura plus de chances d'avoir recours à un avortement. De même pour
une femme dans un couple en rupture, elle aura plus de chances de
procéder à une IVG qu'une femme ayant un couple équilibré.
Ces
conditions varient aussi dans la hiérarchie. Prenons l'exemple
d'une jeune fille de 16 ans, en filière scientifique dans un grand
lycée parisien, et qui s’apprêterait à intégrer des classes
préparatoires aux grandes écoles se retrouvait enceinte, elle
aurait recours à une IVG à quasiment 100%. Si nous prenons une
jeune fille de 17 ans, en première année de formation technique,
ou en situation d’échec scolaire, elle aura beaucoup moins recours
à cet avortement car cet enfant sera un moyen pour elle d’acquérir
un statut, une identité sociale.
Les raisons des pratiques de l'IVG ont
changés grâce à l'expansion exceptionnelle des scolarités
féminines, mais aussi du succès des femmes sur le marché du
travail ainsi que la facilité d'accès aux moyens de contraceptions
et d'avortements.
Une femme qui a eu recourt à une IVG chirurgicale en 2002 à l'âge de 30 ans , nous a fait part de son témoignage . En effet cette femme après avoir accouché de 3 enfants, a du avorter lors de sa quatrième grossesse parce que sa vie et celle de son bébé était en danger. Elle se sent à présent soulagée d'être en bonne santé malgré quelques regrets de ne pas avoir eu cet enfants.
Le tarif et la prise en charge d'une IVG
Le tarif d'une IVG et sa prise en charge dépendent de la technique d'IVG et du lieu où elle est pratiquée.
À partir du 31 mars 2013, l'IVG est prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie dans le cadre d'un forfait.
À partir du 31 mars 2013, l'IVG est prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie dans le cadre d'un forfait.
b)
Nouvelles techniques médicales
La
technique chirurgicale consiste en une aspiration de l’œuf,
précédée d’une dilatation du col de l’utérus.
L’intervention peut être réalisée sous anesthésie locale ou générale.
L’intervention peut être réalisée sous anesthésie locale ou générale.
L'hospitalisation
Une
hospitalisation de quelques heures est suffisante, pour une IVG,
même si elle est pratiquée sous anesthésie générale.
L’intervention se déroule dans un bloc opératoire et dure une
dizaine de minutes.
Une
contraception efficace est indispensable dès la réalisation de
l’IVG.La méthode contraceptive est choisie par la femme.
Quels
troubles peut provoquer une IVG chirurgicales ?
Les complications après une IVG sont rares. Cependant, dans les jours suivant l’IVG, la femme peut présenter :
- de la fièvre
- des pertes importantes de sang
- de fortes douleurs abdominales
- un malaise
La
visite de contrôle
Elle
a lieu entre le 14e et le 21e jour après l’intervention
chirurgicale et permet de s’assurer qu’il n’existe pas de
complication (par exemple, une infection utérine ou une rétention
ovulaire). Lors de la consultation de
contrôle, le médecin vérifie que la femme dispose d’un moyen
contraceptif adapté à sa situation et il propose à la femme
concernée d’avoir recours à un entretien psycho-social, si elle le souhaite.
L’efficacité de la
méthode
Le risque d’échec d’une IVG par aspiration est très faible, le taux de succès est d’environ 99,7 %.
L’IVG médicamenteuse est pratiquée soit en établissement de santé, soit en cabinet de ville ou dans un centre de planification, ou encore dans un centre de santé.
La
méthode de l’IVG
médicamenteuse
consiste à prendre deux médicaments (comprimés) différents en
présence du médecin au cours de deux consultations, puis à
vérifier que la grossesse est bien interrompue au cours d’une
visite de contrôle.
Cette méthode ne nécessite donc ni anesthésie ni intervention chirurgicale.
Les
2 consultations de prise des médicaments
- La consultation de prise de la mifépristone (Mifégyne ®)
À l’issue de cette première étape, il peut survenir des saignements plus ou moins importants et ainsi, l’œuf peut exceptionnellement déjà être évacué à ce stade.
Cependant les saignements ne sont pas le signe que la grossesse est arrêtée. Il est donc indispensable que la femme se rende comme prévu à la consultation suivante.
- La consultation de prise du misoprostol (Gymiso ®), de 36 à 48 heures plus tard.
Ce
médicament augmente les contractions et provoque l’expulsion
de l’œuf. Les contractions utérines provoquent des douleurs
ressemblant à celles des règles, parfois plus fortes. Des
antalgiques, qui agissent contre la douleur, sont le plus souvent
prescrits.
Les
saignements peuvent parfois se produire très vite après la prise du
misoprostol, mais parfois plus tardivement : dans
60 % des cas, l’avortement
(expulsion de l’œuf) se produit dans les 4 heures suivant la prise
du misoprostol ; dans
40 % des cas, il
aura lieu dans les 24 à 72 heures suivantes.
Les
saignements durent généralement une dizaine de jours.La méthode contraceptive est également choisie par la femme.
La
visite de contrôle
Elle
a lieu entre le 14e et le 21e jour après la prise de la
mifépristone (Mifégyne ®).
L’interruption
de la grossesse est généralement contrôlée par un examen de la
patiente, souvent complété par une échographie ou un examen
sanguin. En cas d’échec (si la grossesse se
poursuit), il est impératif de recourir à la technique
chirurgicale.
Et tout comme l'IVG chirurgicale le médecin vérifie que la femme
dispose d’un moyen contraceptif adapté à sa situation et lui propose d’avoir recours à un entretien psycho-social, si elle le souhaite.
L’efficacité
de la méthode
Le taux de succès de la méthode est d’environ 95 %.
c)
Évolution des mentalités
Il
y a près de 40 ans, la France adoptait, après un long débat de
société, la loi Veil autorisant l'IVG.
L’évolution
de l'opinion publique sur la question de l'IVG entre 1974 et 2014
(sondage ifop Sud-Ouest, dimanche 10 février 2014)
L'opinion
des Français sur les conditions de l'avortement a changé de manière
très significative.
Alors
qu'en septembre 1974, à quelques mois du vote de la loi, un peu
moins de la moitié des Français soit 48 % étaient favorable à ce
que l'on autorise l'IVG sur demande de la femme quand celle-ci
estimait ne pas être en mesure d'élever un enfant (conditions
matérielles ou morales d'existence), cette position est actuellement
partagée par trois quarts
des Français soit 75 %.
Évolution
depuis 1974
Si
l'attitude de la société française s'est donc fortement
libéralisée concernant l'IVG, il n'en demeure pas moins qu'un quart
des personnes interrogées en 2014 considèrent qu'il faut poser des
limites au droit à l'avortement. Pour 19 % des français il est
important que l'avortement soit autorisé que dans certains cas
limités et précis (contre 25 % en 1974),
alors que 6% déclarent que l'IVG ne doit être autorisée que
lorsque la vie de la femme est en danger.
Autre
fait marquant de certaines idées reçues, on observe qu'en France
aujourd'hui, il n'existe pas de réel division de sexe ou d'âge sur
les conditions d'interruption volontaire de grossesse. En effet,
hommes et femmes se prononcent tout autant pour une autorisation de
l'IVG à respectivement 74 et 77%. L'enquête réalisée par l'Ifop
en 1974 avait d'ailleurs elle aussi montré que les hommes et les
femmes portaient le même jugement sur la question. En revanche, à
l'époque, les positions divergeaient très sensiblement selon l'âge.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui grâce au renouvellement des
générations et les mutations de la société.
On
sait aussi que l'opinion concernant l'avortement en arriva vers les
années 1966-1968 à un partage des voix, pour ou contre une
libéralisation de la loi de 1920 qui le réprime sévèrement. En
décembre 1969, d'après une question posée par l’I.F.O.P., 18% et
25% se déclaraient favorables et plutôt favorables à ce que la loi
autorise une femme enceinte de moins de trois mois à mettre fin à
sa grossesse par un médecin, contre 22% et 25% très opposés (Revue
Sondages, 1970). Quoi
qu'il en soit, la pratique judiciaire des dernières années fait
éclater une opposition, entre le texte de la loi et l'évolution des
mœurs.
Conclusion
Le
sujet de l'avortement a connu des changements importants au cours des
dernières décennies. En effet, l'évolution des mentalités a
permis ce progrès. L'amélioration des conditions médicales et sanitaires concernant l'avortement est due en particulier au combat acharné de
Simone Veil.
Suite à son travail, des manifestations sont organisées. Ces
démonstrations regroupent d'un côté les féministes et de l'autre les opposants à
l'avortement.
Cette
lutte mènera à la loi dépénalisant l'avortement en France en 1975. Une
libéralisation qui se trouve cependant confrontée à de nombreux conflits
dans un premier temps.
Aujourd'hui,
la condition des femmes a fortement changé. Cependant le sujet
reste toujours d'actualité car il reste toujours l'objet de
discorde dans notre société.
Sources
Site
du journal l'Express :
- http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-commandos-de-dieu_490767.html#G48QR27hU6ogsGyj.99
- http://www.lexpress.mu/article/les-religieux-musulmans-pour-l%E2%80%99avortement-avant-120-jours-de-grossesse-dans-des-cas-pr%C3%A9cis
Site religieux :
- http://www.eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/science-et-ethique/textes-et-documents-de-reference-sur-lavortement/372360-avortement-extrait-du-catechisme-pour-adultes/
- cft-france.com
Wikipédia :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Doctrine_du_juda%C3%AFsme_sur_l'avortement
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_de_lib%C3%A9ration_des_femmes
Site du journal Le Monde :
Site d'archives vidéos :
- http://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/la-loi-veil-sur-l-avortement/
Site
de la radio RTL :
- http://www.rtl.fr/actu/politique/alba-ventura-les-40-ans-de-la-loi-veil-7775586413
Site
du gouvernement :
- IVG.gouv.fr
Site du planning familiale :
- http://www.planning-familial.org/articles/les-methodes-avortement-00364
Site du planning familiale d'Angers :
- Planif49.fr
Site un organisme associatif :
- ivg.net
Site historique :
- https://histoireparlesfemmes.wordpress.com/2014/09/18/marie-louise-giraud-faiseuse-danges/
Site d'affaires criminelles :
- http://scenedecrime.blogs.com/scenedecrime/fiche-criminelle-marielouise-giraud.html
Site
d'une page féministe :
- http://8mars.info/331-medecins-s-accusent-d-avortement
Blog féministe :
- http://blog.jevaisbienmerci.net/informations/livg-en-chiffres-et-en-dates/pourquoi-le-nombre-d%E2%80%99avortements-n%E2%80%99a-t-il-pas-baisse-en-france-depuis-30-ans/
Site l'Internaute :
- http://www.linternaute.com/histoire/motcle/2802/a/1/1/avortement.shtml
Site
de France tv :
- http://education.francetv.fr/frise-chronologique/l-histoire-des-droits-de-la-femme-o30178
Site d'information / média :
- http://www.atlantico.fr/rdv/politico-scanner/1972-2014-comment-francais-ont-evolue-ivg-sonfage-ifop-978807.html
Site de l'assurance maladie (ameli) :
- http://www.ameli.fr/assures/soins-et-remboursements/combien-serez-vous-rembourse/interruption-volontaire-de-grossesse.php
Site
officiel de l'administration publique :
- http://www.service-public.fr/actualites/002618.html
Site de l'institut national d'études démographiques :
- http://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/avortements-contraception/avortements/
Site d'une coopérative intellectuelle :
- http://www.laviedesidees.fr/Contraception-et-avortement-enjeux.html
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